éleveur d’icebergs
depuis 2021 - pour l’éternitéAvec le soutien du
MAIF Social Club
Remerciements
Chloé Tournier, Marie Thomas, Julie Sicault Maillé, Marylou Bonnaire, Alexandra Petracchi, Plissken, Maison Message, Mod’verre, Veloma, Zinc-Seconde Nature, Houblon Platine, Elise Morin, Jim, Jeff, Antoine, Miguel et Aurélie
Et évidemment, un énorme merci aux éleveurs et éleveuses du glacier qui veillent sur ce petit morceau de cryosphère symbolique depuis février 2021.
Le projet est actuellement en cours... et le quotidien du glacier est à suivre sur mon compte instagram.
“Moins il y a de banquise et plus le lien entre les humains se casse. En ce sens, la banquise sert à relier les gens, elle remplit la fonction d'un pont.” Olivier Remaud, philosophe
A l’annonce de la pandémie, comme pour beaucoup j’imagine, mon quotidien est parti à la dérive ; tout s’est mis à flotter, ballotté par les incertitudes : mes projets artistiques se sont arrêtés. Ma démarche est engagée sur les questions du climat, les dérives de nos modes de vie et les dysfonctionnements profonds de nos systèmes de société que précisément cette pandémie pointe du doigt. Malgré mon positionnement, j’étais envahi par le sentiment que mon travail, bien qu’engagé sur ces questions, ne servait peut être pas à grand chose dans ce contexte précis.
Dès lors, nous n’avons pas cesser d’entendre que le “monde d’après” ne ressemblerait pas au “monde d’avant”. Que c’était le “bon moment” pour changer de modèle. Mais un changement, cela se prépare, cela ne se fait d’un claquement de doigt, hélas. Et puis, force est de constater que notre modèle est bien plus résilient, bien plus résistant que ce que nous aurions pu tous imaginer, que même si l’effondrement est en cours, ce n’est pas la pandémie qui aura amené le coup de grâce. Du moins, pas encore. Et puis, au fond de nous, souhaitons nous ce changement tant attendu ?
Chez les peuples autochtones du Grand Nord, la banquise est un espace important: on s’y rencontre, on discute, on partage, on y pêche. La banquise est, en quelque sorte, un vecteur de la vie sociale de ces peuples. En se fracturant, en disparaissant, cette banquise ne pointe elle pas la fragilité des liens humains qui, à tout moment, peuvent rompre ?
Alors que les lieux d’expression et d’exposition sont toujours fermés, cette question “à quoi puis-je bien servir en tant qu’artiste ?” plane toujours. Elle fait écho au redondant slogan “pas essentielle” qui pèse sur la culture, à tous ces métiers qui permettent de nous réunir (oui, je parle de toi, le bar, aussi...). Même si, à titre personnel, j’ai la chance d’avoir pu montrer mon travail dans des expositions confinées que seul.e.s les professionnel.le.s ont pu découvrir, la question reste entière. Précisément, parce que je ne peux plus prendre la parole sur ces questions qui fondent mon travail et que je ne peux plus toucher le public.
C’est à cet endroit qu’est né ce projet intitulé éleveur de glacier ou éleveur d’icebergs. N’avons nous pas le devoir, nous, artistes, d’inventer, de chercher, de proposer des points de vue différents, parfois à la limite de la légalité ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit: se faire relai d’un possible, d’un récit alternatif. Si les lieux d’exposition ne sont plus accessibles au grand public, investissons en d’autres, inventons les, soyons “punk” car visiter une exposition virtuellement, aussi belle soit elle, ne suffit pas. Il manque ce lien sensible, physique.
Au delà de cette “simple question” d’exposition, je cherchais un moyen de prendre la parole différemment sur les questions liées à la disparition de la cryosphère. Par différemment, j’entends de manière poétique, par le récit.
J’ai eu l’idée de proposer aux particuliers d’héberger chez eux mon installation Tipping Point, d’endosser le rôle d’éleveur de glacier ou d’icebergs, de se faire passeur de sensible et relai poétique, de prendre soin de ce petit morceau de cryosphère qui se recompose sous sa cloche en verre. Vanité contemporaine, témoin d’un monde qui disparaît...
parcours du glacier “Tipping Point” - voir en plein écran “Moins il y a de banquise et plus le lien entre les humains se casse. En ce sens, la banquise sert à relier les gens, elle remplit la fonction d'un pont.” Olivier Remaud, philosophe
A l’annonce de la pandémie, comme pour beaucoup j’imagine, mon quotidien est parti à la dérive ; tout s’est mis à flotter, ballotté par les incertitudes : mes projets artistiques se sont arrêtés. Ma démarche est engagée sur les questions du climat, les dérives de nos modes de vie et les dysfonctionnements profonds de nos systèmes de société que précisément cette pandémie pointe du doigt. Malgré mon positionnement, j’étais envahi par le sentiment que mon travail, bien qu’engagé sur ces questions, ne servait peut être pas à grand chose dans ce contexte précis.
Dès lors, nous n’avons pas cesser d’entendre que le “monde d’après” ne ressemblerait pas au “monde d’avant”. Que c’était le “bon moment” pour changer de modèle. Mais un changement, cela se prépare, cela ne se fait d’un claquement de doigt, hélas. Et puis, force est de constater que notre modèle est bien plus résilient, bien plus résistant que ce que nous aurions pu tous imaginer, que même si l’effondrement est en cours, ce n’est pas la pandémie qui aura amené le coup de grâce. Du moins, pas encore. Et puis, au fond de nous, souhaitons nous ce changement tant attendu ?
Chez les peuples autochtones du Grand Nord, la banquise est un espace important: on s’y rencontre, on discute, on partage, on y pêche. La banquise est, en quelque sorte, un vecteur de la vie sociale de ces peuples. En se fracturant, en disparaissant, cette banquise ne pointe elle pas la fragilité des liens humains qui, à tout moment, peuvent rompre ?
Alors que les lieux d’expression et d’exposition sont toujours fermés, cette question “à quoi puis-je bien servir en tant qu’artiste ?” plane toujours. Elle fait écho au redondant slogan “pas essentielle” qui pèse sur la culture, à tous ces métiers qui permettent de nous réunir (oui, je parle de toi, le bar, aussi...). Même si, à titre personnel, j’ai la chance d’avoir pu montrer mon travail dans des expositions confinées que seul.e.s les professionnel.le.s ont pu découvrir, la question reste entière. Précisément, parce que je ne peux plus prendre la parole sur ces questions qui fondent mon travail et que je ne peux plus toucher le public.
C’est à cet endroit qu’est né ce projet intitulé éleveur de glacier ou éleveur d’icebergs. N’avons nous pas le devoir, nous, artistes, d’inventer, de chercher, de proposer des points de vue différents, parfois à la limite de la légalité ? Car c’est bien de cela qu’il s’agit: se faire relai d’un possible, d’un récit alternatif. Si les lieux d’exposition ne sont plus accessibles au grand public, investissons en d’autres, inventons les, soyons “punk” car visiter une exposition virtuellement, aussi belle soit elle, ne suffit pas. Il manque ce lien sensible, physique.
Au delà de cette “simple question” d’exposition, je cherchais un moyen de prendre la parole différemment sur les questions liées à la disparition de la cryosphère. Par différemment, j’entends de manière poétique, par le récit.
J’ai eu l’idée de proposer aux particuliers d’héberger chez eux mon installation Tipping Point, d’endosser le rôle d’éleveur de glacier ou d’icebergs, de se faire passeur de sensible et relai poétique, de prendre soin de ce petit morceau de cryosphère qui se recompose sous sa cloche en verre. Vanité contemporaine, témoin d’un monde qui disparaît...
L’action, soutenue par le Maif Social Club est à la fois politique et poétique. Tous les 10 jours, je dépose ce glacier symbolique chez un.e nouvel.le éleveu.r.se, me faisant relai d’une chaine humaine en créant un lien social que la situation sanitaire nous impose de rompre.
La première à recevoir ce glacier a été Sabrina Calvo, entre autre écrivaine de science fiction. Et j’en suis particulièrement touché, tant j’aime son univers. Sa mission sera de veiller sur ce glacier en devenir, avant de passer le relai aux suivant.e.s.. Le déplacement du glacier est à suivre au quotidien sur ma page instagram.
Nous essayons finalement tou.s.tes d’élever quelque chose, et pourquoi pas un glacier ou un iceberg...
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